Luc Cousineau

Le nom de Luc Cousineau apparaissait pour la première fois sur un enregistrement du groupe les Alexandrins au printemps 1966. Bien vite le duo Luc et Lise s'est fait connaître par ses chansons reflétant l'élan que vivait alors la société québécoise.

Au fil des ans, Luc est demeuré présent sur la scène musicale tout en vaquant à d'autres aspects du métier de compositeur. Il est revenu périodiquement à l'avant-scène, dès le milieu des années '70 puis au début des années '80, et encore une vingtaine d'années plus tard. Après une nouvelle éclipse de quelques années, c'est en toute connaissance de cause qu'il choisit de revenir publiquement à un certain …anonymat. Voyons de plus près le parcours de ce gars, là!

En 1975, après une dizaine d'années de succès tant sur les scènes folk, pop ou carrément « underground », il fondait sa maison de production: les Disques Airedale. Celle-ci connaît ses premiers succès avec la chanson  Vivre en amour et le thème instrumental Valse de la Baie-James I. L'album est l'objet d'un film promotionnel de 18 minutes, de type « making of ». De celui-ci, sera extrait la séquence de la chanson Vivre en amour, ce qui en fait un ancêtre immédiat du vidéoclip au Québec, le premier depuis l'époque lointaine des Scopitones. Parmi ses nouveaux collaborateurs, on compte les paroliers Robert Gauthier pour l’album Schlack chez Airedale, Robert Thibodeau et Louise Themens pour l’album Luc Cousineau chez Telson. À cette époque Luc Cousineau n’a pas vraiment une visée purement commerciale avec ses chansons. Il recherche plutôt l’originalité et une diversité dans les styles. Il passe sans retenue de la ballade au rock, du country au folklore, du swing au blues, etc.

Luc consacre ensuite l’essentiel de son temps à la composition de thèmes musicaux destinés au cinéma, à la télévision et aux messages publicitaires. Quand il revient à l’avant scène, à la veille des années 80, c’est avec un répertoire à la fois conséquent et différent : tout en continuant de célébrer l’amour, Encore un peu d’amour, Amoureux de toi, Vie heureuse respirent avant tout la sérénité de l’homme mature. Il en est de même de ses albums subséquents produits en 1981 et 1982: Comme tout l’monde et Comme ça vient.

La chanson Comme tout l’monde, écrite en collaboration avec Pierre Létourneau, devient rapidement populaire. C’est un succès d’envergure. Si les mots me venaient reçoit un traitement de faveur des diffuseurs par une mise en onde qui dure plusieurs saisons. Une nouvelle période de relative réclusion est interrompue par l’album Connivence en 1989, sa dernière incursion au pays du vinyle! Deux 45 tours en sont extraits : Sur rendez-vous et Parfois des jours.

Les années 90 voient l'artiste se concentrer sur son rôle de compositeur de messages publicitaires, de thèmes d'émissions et de séries télévisées sur Canal D (Figures de proue, Biographies québécoises), TQS (Secrets de Chefs, Pas si bêtes), RDI (Vocation journaliste, Personnages: Robert Gravel), Canal Vie (Santé en vedette, Victoire) ainsi que la création multimédia. C'est à cette fin qu'il fonde sa maison de production Le Groupe Multitude, en 1988. En 1992, à l'occasion du 350e anniversaire de la ville de Montréal, il conçoit dans le cadre de l'exposition Transit 92, la musique d'un spectacle multimédia d'une heure et demie, donné sur le navire Fort St-Louis, amarré dans le Vieux-Port de Montréal.

Même s'il est fort occupé par ces autres facettes du métier, la chanson est toujours présente à l'esprit de Luc et la guitare n'est jamais loin. Il ne cesse de griffonner de nouvelles idées de chansons et, surtout à partir de 1998, se remet sérieusement à l'écriture en vue d'un nouvel album. C'est finalement l’année 2001 qui marque le retour de Luc Cousineau en tant qu’artiste du disque. Les retrouvailles ont lieu à la sortie de J'laisse aller, son premier album DC.

Il ne tarde pas à renouer avec la scène et présente son nouveau tour de chant dans les nouvelles boîtes, qui accueillent son spectacle intime à deux guitares ou en version plus élaborée de quatre musiciens, sous le titre De Vivre en amour à J'laisse aller. Presque au même moment, la maison de disques Mérite fait paraître sur le marché de la réédition deux compilations intitulées Vivre en amour et Comme tout l'monde. Chacune d'elles regroupe 20 chansons de l'auteur-compositeur, couvrant autant le répertoire des Alexandrins que les chansons crées depuis qu'il se produit à titre d'auteur-compositeur-interprète individuel.

25 ans après sa parution originale, la chanson Vivre en amour, homologuée Classique de la SOCAN (25 000 passages radio), est choisie pour la seconde campagne publicitaire Le Lait. L'intérêt généré est tel que Luc décide d'inclure cette chanson sur un deuxième tirage de J'laisse aller.

Pendant sa première série de spectacles en près de vingt ans, la piqûre de la chanson se fait encore plus urgente pour Luc Cousineau et les nouvelles créations se multiplient. La complicité de son nouvel acolyte Luc Gilbert, partenaire de scène depuis la récente tournée, lui redonne l'élan qui mène à la parution d'un nouvel album Jusqu'à ton monde, en novembre 2002. La chanson La vie, la vie est immédiatement adoptée par les auditeurs des stations Pop adulte.

Sur cette lancée, Le Groupe Multitude s'assure la participation des comédiens Jean-Pierre Matte, Charles Mayer, Denis Lamontagne et Hélène Bourgeois Leclerc, puis procède au tournage d'un clip pour la chanson Quand tu le voudras, au tout début de 2003.

Le troubadour reprend la route, en formation standard ou réduite, ce qui lui permet de revisiter plusieurs régions du Québec. Fin 2004, il s'éloigne à nouveau de la scène et s'attelle à un nouveau défi. Pendant six ans, il consacre ses énergies à un projet domiciliaire en forêt  Les Boisés de la Héronnière, à Eastman dans les Cantons-de-l'Est où lui-même a élu domicile.

Après cinq ans de cette existence ancrée dans les préoccupations bien concrètes, le goût de la chanson lui revient tout naturellement. Mais l'homme a acquis une bonne dose de sagesse en plus de ses nouvelles habiletés. Après avoir consacré plusieurs mois à la composition et à l'enregistrement d'un projet musical, il constate que celui-ci ne le satisfait pas pleinement et se tourne sans plus attendre vers un nouveau projet. Cette fois, il choisit de s'amuser non seulement pour la création du contenu mais aussi dans la forme. Pourquoi s'astreindre à présenter une oeuvre que les gens, de toute façon, seront portés à comparer avec les albums précédents?

Un concept s'impose: regagner la pleine liberté du débutant en se présentant sans miser sur quelque référence que ce soit. Lors de rencontres avec des gens du milieu (qui a bien changé depuis toutes ces années), Luc remarque que ceux qui entendent ses chansons sans être informés du nom de l'artiste réagissent différemment. Leur écoute n'est plus reliée à un nom, un style, voire une époque. Le nom de l'artiste ne sera donc pas divulgué, du moins dans un premier temps, et tout repère sera occulté. Même la maison de disque sera inédite. Pas question d'identifier le nouvel album à l'étiquette Airedale. On mise sur un nouveau nom Flash Parallèle et l'artiste lui-même sera Le gars, là!

Une première chanson Ainsi de suite est présentée à un échantillonnage média et se fait entendre sur certaines radios. Une soixantaine de stations, un peu partout sur le territoire, diffusent la chanson à des degrés divers, à l'automne 2013. Un clip, dont le rôle principal est tenu par Patrick Goyette, est tourné et vu à MusiMax. Celui qui se voit un peu comme « le Romain Gary de la chanson québécoise » jubile et remet la donne. Faut c'qui faut, deuxième extrait de l'album Le gars, là est proposé le 6 janvier et l'album, disponible à la fois sur disque et sur iTunes, est lancé le 11 février 2014. Maintenant, vous savez tout!